Depuis 1997, le mot d’ordre est de coucher les bébés sur le dos de façon stricte. Le chiffre de mort subite du nourrisson a chuté de 80 % grâce à cette mesure. La consigne est donc appropriée et justifiée. Le discours a été sans appel. L’effet positif est que les parents appliquent les consignes à la lettre, l’inconvénient est qu’ils perdent un peu de mesure et de bon sens. Le discours sur la position de couchage de leur bébé est devenu anxiogène et certains parents ont peur de coucher quelques instants leur enfant éveillé sur le ventre. Comme me le soufflait une pédiatre d’expérience : « Le bébé joue sur le ventre et dort sur le dos ! »
Comme beaucoup de parents, vous vous poser donc peut-être la question : comment faire dormir mon bébé nourrisson ?
Cette dédramatisation de la position sur le dos stricte permettra de concilier les impératifs quant à la mort subite et d’optimiser les capacités motrices du bébé.
L’ « épidémie » de plagiocéphalie date de 1997 et doit une partie de son évolution à l’application excessive de cette consigne. Il n’y a pas plus aujourd‘hui de bébés potentiellement plagiocéphaliques (c’est à dire avec le crâne aplatit), mais quand ils le sont, la déformation crânienne est démultipliée par la position sur le dos maintenue 24 heures sur 24. L’enfant passe de son couffin sur le dos, au transat sur le dos, au siège-auto sur le dos, au bras de sa mère tenant la tête de son bébé.
Une telle dysfonction entretient la déformation structurelle. L’anomalie crânienne doit être dépistée et traitée au plus tôt. Cependant cela ne suffira pas à l’harmonie de croissance crânienne si l’enfant ne varie pas ses appuis de tête lors des différentes positions de couchage. Certains orthopédistes pédiatriques confrontés à des crânes plagiocéphaliques sévèrement déformés commencent à conseiller le couchage sur le côté. L’enfant est calé, devant et derrière. Ainsi, il ne peut pas basculer en avant, ce qui serait préjudiciable et augmenterait les risques de mort subite du nourrisson. De plus, le bébé ne porte pas le poids de sa tête sur son seul occipital afin de ne pas accroître la déformation disgracieuse de son crâne.
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